Nous arrivons à Mestre vers 16h après 700km dont 650 sur autoroutes ce samedi 22 octobre. Le logement loué pour une semaine depuis février nous attend, il est spacieux dans un quartier très calme près d'un canal à 3km de Parco San Giuliano où je récupère mon dossard de suite en fournissant mon certificat médical français comme d'habitude en France.

Immense parc de verdure, le plus grand d'Europe paraît-il, ce parc est parfait pour accueillir "tout le monde" et des milliers de voitures sont déjà là. Je prends quelques photos. A la tombée de la nuit, il fait déjà assez froid.

Venise ah ! Venezia ! la mystérieuse, l'envoûtante, la ville qui flotte sur l'eau ! Venezia : 60 000 habitants intra-muros qui accueille 22 millions de touristes par an !!! la ville où les transports en commun sont sur l'eau, où l'ambulance si besoin vient vous chercher sur l'eau, la ville aux 420 ponts, etc etc etc...

Ci-dessus photo de la villa Pisani, point de départ à Stra.

"La sérénissime est l'un des rares sites au monde à exercer un pouvoir de fascination aussi extraordinaire" (Le routard 2011).

Le parcours ne peut pas être uniquement dans Venise, les rues sont trop étroites et il est donc judicieux de partir de Stra, 25km au sud-ouest de Venise, devant la villa Pisani, magnifique château très bien entretenu. Ce départ est parfaitement bien organisé par couleurs selon votre temps espéré. Les couloirs d'entrée sont bien surveillés et facile à trouver. Je suis dans le vert et je ne serai pas du tout gêné dans les 1ers km malgré les 7000 coureurs annoncés. Il fait seulement 5/6° avec un peu de vent. Je reste en short mais manches longues et gants.

J'avale les 5 premiers km à 14km/h puis 13,9 du 5 au 10 sans forcer. Je me pose déjà des questions sur cette allure un peu trop...... alors je ralentis. Passage au 10 en 43'30'' je suis au 14km en 1h01'30''. La route est large, on ne se gêne pas. Toujours le long d'un canal, c'est sympa. Je discute avec un gars de PACA qui voyage pour courir des marathons dans toute l'Europe et qui a même prévu d'être à Miami fin janvier. Il me conseille "d'aller faire Ajaccio"...

1h33'18'' au semi marathon, c'est bien si je pouvais tenir la 2ème partie à cette allure mais je sais déjà que la réponse est non...

Après le semi donc, la fatigue se fait de plus en plus sentir et je perds du temps. Je n'ai aucune souplesse dans les jambes même si je reste bien décontracté. Je reste autour de 13km/h mais je ne peux plus du tout accélérer. Les mauvaises langues vont dire que c'est à cause du dernier marathon couru il y a 7 jours à Montpellier !!! (rires !)

la 2ème heure va être mauvaise point de vue chrono : 2h15' au 30ème...

Je sais que c'est foutu pour les 3h10' d'autant plus qu'après un passage avec beaucoup de spectateurs dans Mestre, le vent de face vient nous contrarier dans le grand parc de San Giulano où l'on monte une grande rampe avec sol en bois, puis sur le "ponte della Libertà". Je suis à la peine, comme on dit. Mais je savais que les 4 km en ligne droite sur la mer seraient longs, très longs puisqu'on est au 35ème maintenant au milieu du pont. Au courage je maintiens un "petit" 13 à l'heure. Puis j'accroche pendant 2 km, en grimaçant, 2 gars qui me doublent ; je me dis qu'il n'est plus question maintenant de rester sur la réserve alors qu'on entre dans VENEZIA au 37,5 km !

D'abord on passe tout prêt des immenses paquebots de croisière, impressionnants ! puis les petits ponts vont s'enchaîner environ tous les 200m jusqu'à l'arrivée. A chacun, "on" a mis une solide structure pour éviter les escaliers. Je grimpe plutôt bien et je laisse tout aller dans les 20 à 40 m de descente et là, je double. Je finis pas trop mal, me dis-je pour me rassurer.

C'est ainsi qu'en ayant l'impression de ne plus avancer vite, les résultats chiffrés d'après course me montreront dès le soir-même sur le site (voir ci-dessous) que je suis passé de la 540ème place au 30ème km à la 433ème à l'arrivée. Plus de 100 places de gagner dans les 12 derniers km.

Est-il besoin de rappeler encore qu'un marathon commence au 30ème kilomètre ???

Le tour de la Plazza San Marco est un moment unique avec des milliers de spectateurs de chaque côté des barrières ; nous sommes au 41ème ! Encore un effort et j'arrive en tapant dans les mains des gens pour animer un peu, je lève les bras en souriant sur le tapis bleu devant les photographes. Un vrai régal ! Peu importe les presque trois minutes de plus que prévu, je viens de boucler assez aisément finalement ce 6ème marathons en 8 WE qui est mon 13ème de l'année.

Couverture de survie, médaille et j'ai la surprise d'être interrogé par un journaliste de "IL GAZZETTINO" juste après la sortie ; je lui déclare "Venise est vraiment spéciale, chaque marathonien doit venir au moins une fois dans sa vie courir le marathon de VENEZIA..."

Je reste la semaine ici et je repartirai avec des centaines de photos samedi prochain ; à bientôt le 6 novembre au marathon de Gueugnon.

Après douche et repas chez Nathalie, une amie proche qui habite à venise, nous allons parcourir les rues et ruelles vénitiennes une bonne partie de l'après-midi, 5/6 km de plus pour cette journée extra-ordinaire.

433eme sur 7000 partants - 13ème sur 400 en V2_M55/60 en 3h12' et 49 secondes (avec froid et vent en prime)

Je veux souligner pour finir l'excellente organisation en tous points de vue, depuis le départ jusqu'à l'arrivée en pensant aux milliers de barrières installées pour protéger les coureurs, aux rampes des ponts, et l'informatique impeccable comme le tableau ci-dessous pour chaque coureurs puis la vidéo à venir filmée, entre autres, depuis l'hélicoptère...

A conseiller sans modération ! Signé Rodgers.

Informations importantes pour ceux qui voudraient marathoner ici : j'ai réservé le logement et le dossard en février ! (plus de dossard en mai)